L’instant discute #2 : Le vinyle selon Lucille

Bonjour à tous !

On se retrouve en ce mercredi pour parler encore une fois autour d’un sujet aux doux airs musicaux : le vinyle! Jugé comme «l’idole des jeunes» selon Le Parisien, le vinyle ne date pourtant pas d’hier.

Du 78 tours au 45 tours, 33 tours et 16 jours, le vinyle a fait son chemin pour connaître aujourd’hui un nouveau succès inattendu depuis ces dernières années.

Notre Lucille nationale a accepté de répondre à nos questions afin de nous éclairer davantage sur son expérience avec le vinyle. Folle de musique, elle tient son site internet Sound Music. Foncez!

Lucille, toi qui est une grande consommatrice de vinyle, d’où te vient cet intérêt pour ce type d’objet? Qu’aimes-tu à travers le vinyle?

Petite, j’ai toujours été intriguée par la platine qu’il y avait chez mes parents. Avec mes yeux d’enfant, ça me semblait si compliqué à faire fonctionner! Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas. Je trouve que les vinyles sont des objets fascinants. Avec une minuscule pointe en diamant, on peut lire des milliers de notes. On dirait un peu le parent du CD, qui lui est un peu comme une version miniature. Pour la qualité du son, tout dépend de la qualité de la platine, évidemment! C’est comme pour des écouteurs ou un casque audio, cependant gros budget ne veut pas forcément dire grande qualité non plus. Mais en termes techniques, le vinyle possède généralement une meilleure qualité de son que d’autres systèmes d’écoute, car il n’y a pas d’échantillonnage de fréquences et la compression du son est davantage soignée. C’est pourquoi on parle souvent de «grain». Pour le reste, j’ai toujours aimé les vieux objets comme les polaroïds ou les appareils photo argentiques. Je trouve ça incroyable qu’ils prennent si bien place dans notre monde aujourd’hui, comme s’ils ne vieillissaient pas finalement.

Pourquoi écouter un disque vinyle plutôt qu’un disque classique par exemple pour toi?

Je trouve ça satisfaisant de retirer délicatement l’emballage, poser le vinyle sur la platine, actionner le bras et se laisser transporter par l’écoute! Pour moi c’est mieux que d’appuyer sur le bouton «play» ou d’insérer un disque dans un lecteur. Il y a presque une relation de proximité avec l’objet en lui-même. On a pris le temps de flâner dans une voire plusieurs boutiques, de le choisir… On ne scrolle ou n’achète pas à la va-vite avec un vinyle selon moi.

Le vinyle revient en force depuis ces dernières années; ils sont disponibles en masse dans les magasins, et les tourne-disques s’arrachent comme des petits pains. Qu’en penses-tu?

En réalité, les vinyles font leur grand retour tout simplement parce que les mouvements rétro et vintage sont eux aussi de retour! C’est ce que j’explique dans un de mes articles sur mon site internet : http://www.mertonland.fr/sitewebM2/soundmusic/2021/02/18/le-retour-du-vinyle-comme-un-air-de-nostalgie/

Pendant longtemps, le vinyle a été mis de côté, certains l’avaient même jugé mort. Il y a un énorme retour au passé et tout ce qu’on lui associe : des habitudes, des traditions, des styles vestimentaires, et donc indéniablement des objets. Et ça, les marques l’ont bien compris. On trouve de tous les styles, mais aussi tous les prix pour une platine et avantage non négligeable, la plupart d’entre elles disposent aussi du Bluetooth! Donc on peut autant écouter un vinyle que notre dernière playlist Spotify.  En 2005, avoir un iPod était considéré comme «stylé». Aujourd’hui, avoir une bibliothèque remplie de vinyles, ça c’est stylé. Les gens ont besoin d’une pause, d’un moment pour eux dans un monde qui va toujours trop vite pour nous. C’est ce que le vinyle offre.

Et quand est-ce que le disque vinyle est revenu dans ta vie?

Personnellement, je me suis passionnée pour les vinyles il y a environ deux ans, donc je n’ai pas échappé au phénomène! Je pense que je voulais avoir ma propre collection. J’ai fouillé dans le placard de mes parents, chez ma grand-mère, écumé les disquaires… J’ai aussi voulu comprendre comment on les fabriquait. J’en ai acheté petit à petit, un peu comme des figurines de collection et puis je me suis offerte une platine quand j’en ai eu les moyens, à mon dernier anniversaire! Et c’est un investissement que je ne regrette pas du tout!

Parle-nous de tes meilleurs vinyles! Certains que tu affectionnes particulièrement? Où les as-tu dénichés?

C’est un peu comme demander quelle est ma musique préférée… Impossible d’en choisir! J’ai eu l’occasion de me rendre au Salon du disque de Bordeaux en octobre dernier et de m’en dégoter quelques-uns. Comme c’est un objet «du passé», on trouve énormément de groupes des années 70-80. Ceux de Nirvana ou d’ACDC, vous en trouvez à la pelle et pour peu cher car ce sont ceux qui ont été produits auparavant! Mais si vous voulez le dernier Vald, là c’est plus compliqué. Les artistes d’aujourd’hui produisent des éditions souvent limitées, comme Madeon par exemple où je galère à obtenir un de ses albums! Mais j’ai réussi à trouver la version 2007 d’Alive des Daft Punk et Crisis? What Crisis? de Supertramp ce jour-là au Salon, et j’étais vraiment contente. Pour moi ça reste un achat occasionnel mais qui me fait vraiment plaisir. En étant étudiant, on n’a pas forcément les moyens d’acheter 30 euros voire plus un disque, ce n’est pas la priorité. Donc, je les apprécie tous d’autant plus!

«Ce n’est pas vieux, c’est indémodable» que penses-tu de cette affirmation

C’est comme la mode, ça finit toujours par revenir!

Une bien belle phrase de fin qui conclut parfaitement cet article. Merci Lucille pour tes mots!