Histoire de Générations #2

La famille est l’exemple parfait de la cohabitation et l’entraide entre les générations. Néanmoins, il existe d’autres moyens mis en place pour répondre à cet enjeu de plus en plus central dans notre société.

Agathe, étudiante en deuxième année du Master nous a confié que sans ses parents, elle n’aurait sans doute pas rejoint cette formation. Baignée dans le milieu du social et du partage, elle a proposé à son père de répondre à nos questions. Alors aujourd’hui, on va à la rencontre de Laurent, 56 ans qui nous parle de son travail auprès des seniors.

Que t’évoques le mot intergénération ? 

Pour moi l’intergénérationnel, c’est la différence entre deux générations. Alors que là, dans mon travail je m’occupe de personnes dont l’âge n’est pas si éloigné du mien. J’apporte de l’aide à des seniors entre 55 et 90 ans en les accompagnants dans leur quotidien. Mais c’est vrai que je suis en lien avec des publics plus âgés, parfois d’une génération au-dessus de la mienne, donc on peut sans doute dire que mon métier est bien intergénérationnel.

Pour toi, quelles sont les actions intergénérationnelles que tu effectues au quotidien ?

Il faut savoir qu’avant de faire mon travail actuel, j’ai passé 34 ans dans la marine. En 2018, j’ai décidé de m’orienter vers l’apport de soutien et donc vers un métier dans le milieu associatif. J’ai rencontré l’AAPAM « Association pour Aider, Prévenir, Accompagner en Médoc » une association du Médoc qui m’a proposé un poste d’aide à domicile ainsi que différentes formations. Depuis, 2020 maintenant, j’évolue chez eux en tant qu’animateur prévention. Je fais alors dans mon quotidien toujours de l’aide à domicile mais s’ajoutent des missions de prévention auprès des seniors. C’est-à-dire que je m’occupe de promouvoir le bien vivre auprès des seniors.

Cela consiste en quoi ?

Je mets en place des ateliers sur différentes thématiques: la mémoire, la nutrition, l’exercice physique, la tablette numérique … enfin voilà toutes ces choses-là.

Mon métier m’apporte énormément. Je le trouve enrichissant, il me permet de rencontrer plein de gens. Pour moi l’avenir se trouve dans le fait de laisser les seniors rester à leur domicile le plus tard possible. Cela dans l’idée qu’ils puissent garder leurs repères, qu’ils ne soient pas perturbés par une expropriation sur un lieu qu’ils ne connaissent pas comme un EHPAD ou une maison spécialisée pour les personnes âgées. Le fait de vieillir dans une maison que l’on connaît, où l’on a vécu et où l’on a ses souvenirs: pour moi c’est ça l’avenir, c’est là où on vieillit le mieux et j’y contribue par mon travail.

Tu transmets aux seniors, mais tu penses recevoir toi aussi en retour ?

Ah oui, bien sûr et surtout par le dialogue. Je les accompagne pour leurs papiers administratifs par exemple, pour les aider à faire la cuisine, à conduire ou aller faire des courses mais aussi le ménage et tous ces moments de partage sont propices à la discussion et à la transmission de savoir de leur part.

On apprend toujours des personnes que l’on croise dans notre quotidien. Et d’ailleurs j’ai remarqué qu’au cours de mes discussions, c’était majoritairement de bons souvenirs qui étaient partagés plutôt que des moments difficiles.

Il y a quelque chose que tu souhaiterais ajouter ?

Quand j’y pense, en 2018 quand j’ai rejoint l’AAPAM, sur 500 salariés je crois que l’on était deux ou trois hommes au total. Même si cela se démocratise un peu, ça reste faible. Si aujourd’hui, on est une dizaine, je pense qu’il est utile de dire que c’est un métier ouvert à tous. Il suffit d’avoir un esprit logique et bienveillant de façon à pouvoir écouter la personne et s’adapter à sa vie. On est un peu des intrus quand on arrive chez eux, donc il faut savoir apprendre à les connaître.

L’empathie dans ce métier-là c’est ultra-important. Pour moi j’effectue un métier riche et c’est le principal.